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il est entre neige et nuit

cela ne porte pas d’heure précise

il est entre neige et nuit

sans forcément leur jonction

sans possiblement dire quelle est la retirée

à la tombée l’on devine

de l’une l’autre

ce milieu silence

***

des fois j’existe

à partir de maintenant

à partir de ton corps

à ton mollet concret

à la joie de tes yeux

à l’alcool de ta bouche

des fois j’existe

je ne sais si c’est plus justement

que si j’étais sans toi

***

je te regarde par tant de vitres et tellement de regards

qu’ils me viennent naître le même et n’être que le peu de

de tous ceux que je pose sur toi

je te regarde par tellement de mes regards

avec mes mains et mes genoux qui plient mal

et jusque dans la chair de ma voix

mais je ne sais pas jurer que c’est toi

pas jurer que c’est toi que je vois tous les jours

***

 

 

la table est un jardin

qui retient le matin

la rose y chiffonne des pétales défaits

je porte cette ombre sur mes os

autour les parfums s’emmêlent bagarres futiles

et des saucisses qui grillent dans le feu de l’été

drapeau vert de l’herbe solitaire

les heures ont la souplesse des rubans

la vie est un cantique superbement simple

***

je thésaurise au cœur tes absences

ça je sais

je sais n’a pas de sens

je thésaurise tes

toutes tes

comme des semences qui feraient sens encore du sens

jusqu’à l’os creux du silence

qui nous muselle et en travers de nos gorges

je thésaurise tes absences

au cœur mes seuls indices de ta présence

ça je sais tout

tout ce que tu as laissé de présence

où se rassemble moi

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