Stéphan Riegel
j’écoute bruire bouteille
le brouillard vide de la place
délaissée soudain d’après-friches
au gras des trottoirs
et par-dessus les têtes les toits
le ciel se mielle par moments
de feux comme d’étoiles libertaires
je voudrais pouvoir cet éclat
dans les yeux de tous mes regards
LR 20/12/19
***
je tourne tourne et tourne
j'oublie les formes évidentes
et celles de tes voix
je dévisage la lueur
la bougie le lointain
à la fenêtre du matin qui revient
je voudrais t'embrasser
tu sais comme quand je te rapproche d'un coup
et toi aussi
mon pays manque de forces et de réels tenaces
je ne renonce à rien
je crois de moins en moins
aux soleils des aveux
***
la denture du jour
sur la rivière qui monte
il y a beaucoup de bavardages
et des insanités
la denture du jour
où j’abreuve
je retiens mon souffle
jusqu’à son point d’aveugle
nous sommes hantés
de ce qui va venir