Stéphan Riegel
matin lent
je me lève
matin revient matin
matin avec cette intuition de pluie les choses qui reviennent
avec cette difficulté d’en extirper
un sens à retenir
matin lent
le matin
comme si depuis longtemps
les choses étaient pour le blanc
***
novembre qui tombe ou quelque chose en moi
novembre autour,
contours vaguement des premiers visages de l’effroi
novembre le neuf cassé de novembre
coquille cette fragile où pas de jaune dedans
car jaune broyé au jour venant
jaune au jour à toute vitesse
novembre au neuf cassé au cou
d’un coup ne plus voir que blanc le blanc
baver sa géance
se répandre
diluer
assaisonner
écraser tout
***
le temps qui s’arrête
le temps qui revient
comme une balle dans la tête
et plus rien
maintenant le jour est partout
le jour est juste un trou
un trou vaste qui coule
juste un trou blanc
et c’est à peu près tout